De Trakl
Du sombre gibier pourpre enténébrant la lune bleuâtre
Trakl j'ai eu du mal à accrocher, franchement. Sébastien en rêve, je le résumerais en ces quelques mots : "sombre gibier pourpre enténébrant la lune bleuâtre". Ouais comme ça, ça peut paraître abscons ; disons en résumé que je n'ai jamais vu autant d'occurrences de "sombre" de toute ma vie, si ce n'est dans nos sombres discussions avec ma sombre acolyte, mais nous, on le fait sombrement exprès, alors ça ne compte sombrement pas. Trakl décline aussi le bleu autant qu'il le peut, autant que le rouge... Au cas où on aurait mal compris sa métaphore, ou peut-être par goût prononcé pour le schtroumpf ensanglanté (j'sais pas pourquoi ça m'vient ça tiens).
Donc. Trakl, j'ai eu du mal à accrocher, franchement. S'il y a bien un truc que je ne peux pas supporter dans la poésie, c'est bien le fameux bouleversement de l'ordre canonique des mots, vous savez, le "Bleue était la chaumière. Con était l'habitant. Ereinté pour voir le con habitant dans la chaumière entra Roger. A lui une trempe fila Roger." oui bon, j'exagère, mais parfois, c'est un véritable parcours du combattant pour remettre la phrase dans l'ordre. J'me suis dit que j'allais m'y faire à la lecture, mais je ne peux pas m'empêcher de soupirer à chaque fois. Ca fait beaucoup de soupirs, au final. Ouais. ça utilise trop d'air, y a trop de gâchis quoi, faut faire attention à l'environnement tout ça, et euh.
Enfin voilà. Trakl, j'ai eu du mal à accrocher, franchement. J'ai eu du mal à accrocher, avant ça :
En plus il me tutoie quoi, t'as vu, t'as vu ? J'en suis toute émoutée (néologisme à base de "émue", fait partie de mon dictionnaire personnel). Bon alors oui, y a du "sombre", y a du "rouge", y a du "ténèbres", y a du "bleue", y a du "lune", y a même un "noir est le sommeil"... C'est du Trakl quoi ; mais la prose lui va bien, Dieu que la prose lui va bien !
PS : Notez qu'avec cet article, je nous débarrasse enfin de Moonlight Sonata. Non parce que c'était à se pendre là...
PS' : Ah et j'ai mis une image de jeune con, histoire de le mettre à égalité avec Rimbaud.
PS'' : Sinon, en passant, sachez que Trakl, il a eu une putain de sombre vie...
Trakl j'ai eu du mal à accrocher, franchement. Sébastien en rêve, je le résumerais en ces quelques mots : "sombre gibier pourpre enténébrant la lune bleuâtre". Ouais comme ça, ça peut paraître abscons ; disons en résumé que je n'ai jamais vu autant d'occurrences de "sombre" de toute ma vie, si ce n'est dans nos sombres discussions avec ma sombre acolyte, mais nous, on le fait sombrement exprès, alors ça ne compte sombrement pas. Trakl décline aussi le bleu autant qu'il le peut, autant que le rouge... Au cas où on aurait mal compris sa métaphore, ou peut-être par goût prononcé pour le schtroumpf ensanglanté (j'sais pas pourquoi ça m'vient ça tiens).
Donc. Trakl, j'ai eu du mal à accrocher, franchement. S'il y a bien un truc que je ne peux pas supporter dans la poésie, c'est bien le fameux bouleversement de l'ordre canonique des mots, vous savez, le "Bleue était la chaumière. Con était l'habitant. Ereinté pour voir le con habitant dans la chaumière entra Roger. A lui une trempe fila Roger." oui bon, j'exagère, mais parfois, c'est un véritable parcours du combattant pour remettre la phrase dans l'ordre. J'me suis dit que j'allais m'y faire à la lecture, mais je ne peux pas m'empêcher de soupirer à chaque fois. Ca fait beaucoup de soupirs, au final. Ouais. ça utilise trop d'air, y a trop de gâchis quoi, faut faire attention à l'environnement tout ça, et euh.
Enfin voilà. Trakl, j'ai eu du mal à accrocher, franchement. J'ai eu du mal à accrocher, avant ça :
"NUIT D'HIVER"
"De la neige est tombée. Passé minuit, tu quittes, enivré de vin pourpre, le quartier sombre des hommes, la flamme rouge de leur foyer. Ô les ténèbres !
Gel noir. La terre est dure, l'air a un goût d'amertume. Tes étoiles se ferment en signes mauvais.
A pas pétrifiés, tu longes lourdement la voie, les yeux écarquillés, comme un soldat à l'assaut d'un rempart noir. Avanti !
Amères, neige et lune !
Un loup rouge qu'un ange étrangle. Tes jambes tintent en marchant comme de la glace bleue et un sourire plein de tristesse et d'orgueil a pétrifié ton visage et le front blêmit dans la volupté du gel ;
ou bien il se penche, muet, sur le sommeil d'une sentinelle qui s'est écroulée dans sa cabine de bois.
Gel et fumée. Un blanc linge d'étoiles brûle les épaules qui supportent et les vautours de Dieu lacèrent ton coeur de métal.
Ô la colline de pierre. En silence fond, et oublié, le corps froid dans la neige d'argent.
Noir est le sommeil. L'oreille suit longtemps les sentiers des étoiles dans la glace.
Au réveil, les cloches sonnaient dans le village. Le jour rose entra, à pas d'argent, par la porte de l'est."
Gel noir. La terre est dure, l'air a un goût d'amertume. Tes étoiles se ferment en signes mauvais.
A pas pétrifiés, tu longes lourdement la voie, les yeux écarquillés, comme un soldat à l'assaut d'un rempart noir. Avanti !
Amères, neige et lune !
Un loup rouge qu'un ange étrangle. Tes jambes tintent en marchant comme de la glace bleue et un sourire plein de tristesse et d'orgueil a pétrifié ton visage et le front blêmit dans la volupté du gel ;
ou bien il se penche, muet, sur le sommeil d'une sentinelle qui s'est écroulée dans sa cabine de bois.
Gel et fumée. Un blanc linge d'étoiles brûle les épaules qui supportent et les vautours de Dieu lacèrent ton coeur de métal.
Ô la colline de pierre. En silence fond, et oublié, le corps froid dans la neige d'argent.
Noir est le sommeil. L'oreille suit longtemps les sentiers des étoiles dans la glace.
Au réveil, les cloches sonnaient dans le village. Le jour rose entra, à pas d'argent, par la porte de l'est."
Trakl - Sébastien en rêve
En plus il me tutoie quoi, t'as vu, t'as vu ? J'en suis toute émoutée (néologisme à base de "émue", fait partie de mon dictionnaire personnel). Bon alors oui, y a du "sombre", y a du "rouge", y a du "ténèbres", y a du "bleue", y a du "lune", y a même un "noir est le sommeil"... C'est du Trakl quoi ; mais la prose lui va bien, Dieu que la prose lui va bien !
PS : Notez qu'avec cet article, je nous débarrasse enfin de Moonlight Sonata. Non parce que c'était à se pendre là...
PS' : Ah et j'ai mis une image de jeune con, histoire de le mettre à égalité avec Rimbaud.
PS'' : Sinon, en passant, sachez que Trakl, il a eu une putain de sombre vie...